Attachante et déchirante
Telle fut la mère qui m’a portée
Elle ne verra pas ce jour
Anniversaire du jour où elle m’a donné la vie
Ses yeux à jamais se sont fermés
Elle qui flirtait avec la mort
La voilà à son tour happer
Terminée sa vie de tumultes
J’ai posé sur sa main un dernier baiser
Quelques mots dérisoires
Je lui ai dit
« Prends bien soin de toi »
Et quelques heures plus tard
Son cœur de battre s’est arrêté
Un cœur immense et écorché
Son cœur et sa foi en excès
Dans l’église et les textes elle cherchait
Des réponses, des espérances, une paix
Et pourtant jamais vraiment sereine
Toujours en élan en abattement
Fichue maladie
Quand on voyait ses ailes immenses se déployer
On savait que bientôt elle reviendrait
Anéantie, hagarde, épuisée
ce dimanche là ses ailes se sont brisées
Elle qui rêvait de Paradis
De rejoindre les siens disparus
Je lui souhaite d’y être arrivée
En douceur et enfin en paix
j'avale du regard
j'engrange les formes les lumières les couleurs
je croque
dans vos rires vos larmes et vos peurs
je suis de nulle part
j'habite ici je rêve ailleurs
je vibre sans racine et sans étendard
chaque minute j'aime et je vis
je remplis mon coeur et mon encrier
de formes de lumières de couleurs
de rires de larmes et de peurs
d'ici
de là-bas
et d'ailleurs
moment de repli
ne plus rien donner
effacer ma vie
mes rêves envolés
j'ai brisé mes ailes
égaré mes clés
j'erre dans la poubelle
de mes fleurs fanées
mes couleurs tombent
en obscurité
et les mots s'effondrent
vide est l'encrier
quand la flamme s'éteint
meurtrie du quotidien
qu'il fait vide,qu'il fait froid
dans une vie sans émoi
je fuis, je me perds
je fonds en miettes,
m'efface en poussières
longue nuit d'hiver
et puis alors
feu le décors
un feu ,une étincelle
sa couleur m'attire
sa chaleur me gagne
sa flamme me brûle
sa douceur m'enflamme
il crépite en moi dans l'ombre caché
de glace je me fais loin de son bûcher
l'aube effacera la nuit pour le jour
je brûle d'aimer, j'ai le mal d'amour
qu'ils raisonnent dans ma tête
ou palpitent en mon coeur
le cordon est coupé
mais l'amour demeure
au delà des tempêtes
les années ont creusé
des distances des secrets
chacun tisse sa toile
loin de mon corps porteur
chacun mettra les voiles
pour se grandir ailleurs
essentiels même loin d'ici
ils sont mes fils de vie